Penca de Balangandan

Aux Âmes Galantes vous présente, avec émotion, une penca de balangandan, objet des plus fascinants apparu au XVIIème siècle dans la région de Bahia, au Brésil. S’il nous fallait proposer une traduction littérale, nous choisirions l’expression « bouquet de breloques ». En effet, cette amulette, constituée de charmes en argent ou en métal argenté, était arborée par les esclaves afro-brésiliennes à la taille ou au poignet, mais pouvait aussi être accrochée aux portes des maisons pour chasser le mauvais œil. Malgré sa lourde charge historique, ce bijou reste très précieux, tant en raison de sa valeur matérielle (il constituait une garantie financière pour celles qui le portaient) que de son poids symbolique.

Chaque balangandan est unique et retrace le parcours de vie de sa propriétaire. Certains symboles religieux empruntent aussi bien aux saints catholiques qu’aux divinités africaines, quand d’autres charmes évoquent plus globalement la chance, la santé, la prospérité ou le mérite. La forme de l’attache représente le navire qui acheminait les esclaves africains jusqu’au « Nouveau Monde » ; les deux oiseaux qui l’ornent incarnent ainsi respectivement l’Afrique et les Amériques, unies par un passé douloureux et la rencontre de deux cultures.

Parmi les breloques de la penca de balangandan que nous vous proposons, vous retrouvez par exemple nos deux colombes en attache (qui font aussi allusion à la dévotion chrétienne), une main apotropaïque ou mano fico (qui conjure le mauvais sort), des calebasses et des fruits (symboles de vie et fertilité), un arc (symbole d’Oxóssi, dieu de la chasse dans la religion Candomblé ; figure syncrétique qui se rapproche aussi de celle de Saint George dans la religion catholique) ou encore une cabosse de cacao (laquelle symbolise les plantations de cacao où travaillait sans doute cette esclave).